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Voyager quand on est membre de la communauté LGBTI+, c’est accepter que certains lieux soient plus accueillants que d’autres. Le 23 mars dernier, le magazine Forbes a publié son classement annuel des meilleurs sites et des pires. Le classement révèle quelques mauvaises surprises, mais dans l’ensemble, on y retrouve ce que d’instinct, on aurait deviné tout seul…. Il est évidemment critiquable et plus ou moins bien accepté dans la communauté LGBT.

Ces classements « gay friendly » sont-ils fiables ?

Gay Voyageur - Le Magazine

C’est évidemment une question qui se pose. C’est quoi au juste une destination gay ? Cela voudrait dire qu’il y a des destinations hétéros ? Beaucoup d’associations LGBTI dénoncent ces classements qui recréeraient des ghettos alors que depuis 30 ans, ils se battent pour en sortir. D’un autre côté, certains pays sont vraiment à éviter et on peut voir ces classements comme l’équivalent de la liste des pays déconseillés par le Ministère des Affaires étrangères. Comme tout classement, les critères sont essentiels pourtant ils semblent assez mystérieux pour celui de Forbes. Autant certains classements se basent sur les lois et sur l’ambiance générale pour établir le liste noire, autant pour les destinations conseillées, on craint parfois le coup de marketing. Pourquoi Paris serait conseillé et pas Lyon ou Bordeaux ? Pourquoi Rio est toujours conseillé alors que Bolsanero est au pouvoir et mène une guerre des subventions à la communauté LGBT ? L’UK serait une « place to be » alors que les conservateurs au pouvoir rêvent de prohibition et menacent même d’interdire les casinos !

Pourquoi la liste noire doit s’imposer à tous ?

La communauté LGBTI+ est habituée au combat et n’est pas du genre à céder face à l’homophobie. Pourtant, le militantisme a montré ses bienfaits et comme on peut le voir dans le classement, les pays occidentaux sont plutôt bien positionnés. Les mentalités ont évoluées et on ne peut que s’en féliciter. Néanmoins, dans certains pays, être gay c’est risquer sa vie à chaque coin de rue. Dans ces pays, les Droits de l’homme en général sont inexistants. Ces destinations sont donc à prohiber. De nombreuses associations tentent de faire pression sur les ambassades et aident financièrement les communautés vivant sur place. Un trek dans les montagnes afghanes, c’est universellement dangereux ! Rappelons que sur 193 pays, 69 prohibent toujours l’homosexualité. L’Inde, notamment…

Les sites à éviter

La liste est bien longue. On retrouve le Nigeria et la Tchetchenie à la première place de ce triste classement. En 2014, une loi contre l’homosexualité promet 14 ans de prison à la moindre suspicion. Les violences sont quotidiennes et même encouragées par les autorités religieuses. Étonnamment, personne n’a été condamné, mais cette loi sert à extorquer de l’argent par la menace et la force. Les gays se font dénoncer et la police font du chantage pour ne pas les emprisonner et extorque de l’argent. Le phénomène est si important et le système si rentable que des hétéros se font aussi dénoncer.

On retrouve aussi les pays du Maghreb à la 18e place, avec l’Algérie, le Maroc et l’Égypte. En effet, l’indice de sécurité des voyages LGBTQ de Forbes rappelle qu’en Algérie les actes homosexuels entraînent de deux mois à deux ans de prison, plus une amende. De plus, la loi interdit de s’habiller avec les vêtements du sexe opposé et la population locale peut être belliqueuse et violente. La Malaisie et l’Arabie Saoudite complètent le podium.

Les pays gay friendly

De ce côté du classement, tout va mieux, même si certains pays dégringolent comme les USA qui chutent à la 47e place. C’est évidemment l’effet Trump qui est à l’origine de cette chute. Ses attaques contre la communauté LGBT, les restrictions financières des associations et son combat contre la présence des Trans dans l’armée ont nourri le climat homophobe aux US. C’est le biais de ce classement. Autant dans les pays à éviter ; les lois homophobes sont un vrai critère, autant, on ne peut pas dire que les US sont devenus une terre dangereuse pour les homosexuels. Certains Etats comme la Californie et notamment San Francisco sont des endroits où la communauté gay fait partie de l’histoire.. Dans les premières places, on trouve un nouvel arrivant avec le Portugal. On peut dire qu’il vient du diable vauvert puisque l’année dernière, il était classé en milieu de tableau. C’est une loi anti-discrimination qui lui permet de se hisser en haut du classement avec la Suède et le Canada. Heureusement, il y aura toujours Tel Aviv et sa légendaire gay pride!

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