Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, aussi connu sous le nom de la communauté LGBT, au Honduras peuvent faire face à des défis juridiques non rencontrés par les non-résidents LGBT. Il faut faire une distinction entre les touristes homosexuels et les locaux. Il y a aussi une grande différence entre les lois et la réalité du quotidien des homosexuels. Les relations sexuelles entre hommes et femmes de même sexe sont légales au Honduras.
Les couples de même sexe et les ménages dirigés par des couples de même sexe ne sont pas éligibles aux mêmes protections juridiques que celles offertes aux couples mariés de sexe opposé. Les couples homosexuels vivent surtout dans les grandes villes du Honduras comme à Tegucigalpa, Roatan et a Ceiba.
Les mariages homosexuels, les unions de fait et l’adoption par des couples de même sexe sont interdits par la Constitution depuis 2005. C’est le cas de ce pays de l’Amérique centrale mais aussi de bien d’autres pays dans cette même grande région.
Néanmoins, le Honduras est légalement lié par l’arrêt de la Cour interaméricaine des droits de l’homme de janvier 2018, Celui-ci a jugé que le mariage homosexuel est un droits de l’homme protégés par la Convention américaine relative aux droits de l’homme. On peut donc croire à un avancement sur cette question dans les prochaines années. La discrimination contre les personnes LGBTQ+ est illégale au Honduras en vertu de l’article 321 du Code pénal. Un plus que bien homosexuels des autres pays aimeraient aussi avoir.
Comme au Salvador, pays voisin du Honduras, les personnes LGBT sont confrontées à des taux élevés de violence et d’homicide. Surtout quand on va dans les régions du pays, hors des grands centres. Au total, 264 personnes issues de la communauté LGBT, dont environ la moitié étaient des homosexuels, ont été assassinées dans le pays entre 2009 et 2017. En moyenne, 33 meurtres par année sont liés à l’orientation sexuelle.
Reconnaissance des relations homosexuelles
Les unions homosexuelles ne sont pas légalement reconnues au Honduras. En 2005, la Constitution du pays a été modifiée pour interdire expressément le mariage et les unions de fait entre personnes du même sexe. Un désaveux important face aux droits des homosexuels de ce pays de l’Amérique centrale.
L’amendement constitutionnel refuse également de reconnaître les mariages ou unions de même sexe qui ont eu lieu légalement dans d’autres pays (article 112). Il interdit également aux couples de même sexe d’adopter (article 116). En 2005, il faut dire que le pays vivait également des moments difficiles. Le pays s’est grandement ouvert depuis plusieurs années ce qui a donné accès au tourisme. Espérons que l’essor économique que vit le pays contribue aux droits des homosexuels.
Avant les élections de novembre 2017, trois candidats au département de Francisco Morazán du Parti national et du Parti chrétien-démocrate ont annoncé leur soutien au mariage homosexuel, ajoutant qu’ils seraient ouverts à la présentation d’un projet de loi sur le mariage homosexuel au Congrès national. Aucun des trois candidats n’a remporté de siège au Congrès national. Une autre défaite pour la communauté LGBT du pays.
Le 12 octobre 2018, le président hondurien Juan Orlando Hernández a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse: « Personnellement en tant que chrétien, je suis contre le mariage de personnes du même sexe : c’est évidemment le pouvoir judiciaire qui, selon la loi hondurienne, doit régner [Indépendamment des préférences sexuelles], les gens doivent être traités avec dignité, quelle que soit leur inclination. Les gens doivent être traités avec dignité et cette question est très importante. »
Décision de la Cour interaméricaine des droits de l’homme 2018
En janvier 2018, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a jugé que la Convention américaine des droits de l’homme rend obligatoire et requiert la reconnaissance du mariage homosexuel. La décision était pleinement contraignante pour le Costa Rica et établit un précédent contraignant pour d’autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes, y compris le Honduras. Aujourd’hui, le Costa Rica a dit oui au mariage homosexuel contrairement au Honduras.
En mai 2018, s’appuyant sur la décision de la CIDH, les militants honduriens LGBT ont déposé une plainte auprès de la Cour suprême pour légaliser le mariage homosexuel au Honduras. Un deuxième dossier a été déposé peu de temps après, mais a été rejeté en raison d’erreurs techniques en novembre 2018. Le premier dossier est toujours en instance. En février 2019, il a été signalé que la Cour suprême devait se prononcer sur l’affaire dans les « prochains jours », mais a été annoncée plus tard en mai 2019 qu’elle devait « statuer plus tard cette année » sur les deux mariages homosexuels. et adoption. Une décision sur l’affaire a été reportée et reste toujours entendu.
Mouvement pour les droits des LGBT au Honduras
La Constitution stipule que les citoyens ont le droit de s’établir et de s’associer à des partis politiques et à des groupes d’intérêt, bien que les efforts initiaux pour enregistrer un groupe de défense des droits des LGBT dans les années 80 aient rencontré l’opposition du gouvernement ou des retards prolongés. Les premières organisations de défense des droits des LGBT ont vu le jour dans les années 80 de toute façon, souvent en réponse à la pandémie de VIH / SIDA. Ces organisations n’avaient pas de statut juridique à l’époque et étaient essentiellement ignorées par le gouvernement, à l’exception du harcèlement policier.
En 2004, le gouvernement hondurien a accordé une reconnaissance officielle à trois groupes d’intérêt pour les droits des LGBT, malgré les protestations organisées de l’Église catholique, des groupes évangéliques et des législateurs conservateurs.
Les deux principaux partis politiques n’ont pas exprimé beaucoup de soutien pour l’extension des droits LGBT , et ont pour la plupart ignoré le sujet. Seule une poignée de membres dissidents au sein du Parti de l’unification démocratique de gauche ont exprimé leur intérêt à travailler avec la communauté LGBT.