D’y hier à aujourd’hui, Berlin fascine les historiens. L’histoire de la ville de Berlin est unique. En marchant dans les rues de la capitale de l’Allemagne, il devient facile de constater à quelle point Berlin est riche en histoire.
1237 – Berlin médiéval
Première installation connue à Cölln, une île au sud de l’actuelle Museuminsel (île musée) de la Spree. Le Berlin médiéval se développa autour de la Nikolaikirche et s’étendit vers le nord-est, en direction de l’actuelle Alexanderplatz.
1432 – Frédéric II
Berlin et Cölln, reliées par le Mühlendamm, fusionnent. Les années 1440 – Frédéric II, électeur du Brandebourg, fonde la dynastie des Hohenzollern qui règnera jusqu’à la fuite du Kaiser Wilhelm II de Potsdam en 1918. L’importance de Berlin s’accroît en 1470, lorsque l’électeur s’y installe et construit un palais près de l’actuelle Marx-Engels Platz.
De 1618 à 1648 – La guerre de Trente Ans
La guerre de Trente Ans, qui enflamme tout le Saint-Empire romain germanique, décime la population de Berlin ; il reste à peine 6 000 habitants dans une ville dont plus d’un tiers des maisons ont été détruites.
De 1640 à 1688 – Frédéric Wilhelm
Sous la férule du grand électeur Frédéric Wilhelm, Berlin renaît de ses cendres, plus puissante qu’avant, et accueille les huguenots chassés de France après la révocation de l’édit de Nantes. La vision politique du grand électeur est la base de la puissance prussienne.
De 1701 à 1713 – Frédéric I, le premier roi de Prusse
Fils du grand électeur, Frédéric I, le premier roi de Prusse, fait de Berlin sa capitale et celle-ci se développe rapidement. Avec sa femme, Sophie Charlotte, il encourage l’essor des arts et des sciences.
De 1713 à 1740 – Frédéric Wilhelm I
Frédéric Wilhelm I, à l’opposé de son père, n’est guère sensible à la culture. En 1716, il dissout l’orchestre de la cour et interdit le théâtre et les ballets. Frugal et passionné par l’art de la guerre, le roi-sergent forme une armée de 80 000 hommes et devient le véritable artisan de la Prusse forte.
De 1740 à 1786 – Frédéric II le Grand
Frédéric II le Grand marque son règne par la construction de bâtiments prestigieux (château de Sans-Souci). Le dramaturge Gotthold Ephraim Lessing et Friedrich Nicolai, libraire et philosophe, comptent parmi les personnalités importantes du siècle des Lumières et contribuent à faire de Berlin une ville internationale.
De 1786 à 1797 – Frédéric Wilhelm II
Frédéric Wilhelm II succède à son oncle. Il résiste aux aspirations visant à créer un État allemand centralisé, établit une législation répressive et laisse à son fils une Prusse proche de la banqueroute.
De 1797 à 1840 – Frédéric Wilhelm III
Frédéric Wilhelm III, fils du précédent, libéralise la censure, accentue la tolérance religieuse et améliore les finances. Sa défaite face à la France dans les guerres napoléoniennes entraîne l’occupation de Berlin de 1806 à 1813 et l’écroulement de la Prusse. Cette dernière ne retrouve son ancienne puissance qu’en 1815.
De 1840 à 1858 – Frédéric Wilhelm IV
Frédéric Wilhelm IV réprime en 1848 une révolution bourgeoise, étouffant ainsi le développement politique né du siècle des Lumières. Son irrésolution l’empêche d’aller au bout des réformes promises et déçoit les espoirs mis en lui. Atteint de démence, il quitte le pouvoir en 1858.
De 1858 à 1888 – Unification de l’Allemagne
Wilhelm I, frère de Frédéric Wilhelm IV, devient régent lors de la maladie de ce dernier, puis roi de Prusse de 1861 à 1888 et Kaiser (empereur d’Allemagne) de 1871 à 1888. La population de Berlin double entre 1850 et 1870, époque de la révolution industrielle, alors que surgissent de grandes entreprises comme Siemens et Borsig. Il fait appel au Prussien Otto von Bismarck qui unifie l’Allemagne en 1871.
De 1888 à 1918 – Deux millions d’habitants à Berlin
Roi de Prusse et empereur d’Allemagne, Wilhelm II, petit-fils de Wilhelm I, règne à la mort de son père, Friedrich III, qui n’a survécu que quelques mois à son propre père. En 1900 la population de Berlin atteint les 2 millions d’habitants.
De 1918 à 1932 – République allemande
Le 9 novembre 1918, Philippe Scheidemann, leader des sociaux-démocrates, proclame la République allemande depuis le Reichstag alors que Wilhelm II est contraint d’abdiquer. Quelques heures plus tard, d’un balcon de l’hôtel de ville, Karl Liebknecht annonce la création d’une république libre et socialiste. En janvier 1919, les spartakistes berlinois, Liebknecht et Rosa Luxemburg, sont assassinés par des membres de l’ancienne armée impériale. A la veille de la prise du pouvoir par les nazis, le parti communiste prédomine dans « Berlin la Rouge », ayant recueilli 32% des suffrages en 1932.
De 1933 à 1945 – Hitler
Hitler devient chancelier le 30 janvier 1933. L’histoire de Berlin est alors scandée par l’incendie du Reichstag, les défilés grandioses, les Jeux Olympiques de Berlin en 1936, puis la déportation des juifs berlinois. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est bombardée par les Alliés durant la « bataille de Berlin », d’août 1943 à mars 1944.
En août 1945, la conférence de Potsdam divise la ville en 4 secteurs, attribués aux puissances victorieuses : États-Unis, France, Grande-Bretagne et Union soviétique.
De 1948 à 1988 – Après guerre
En juin 1948, Berlin est divisée lorsque les trois alliés occidentaux introduisent une monnaie ouest-allemande et installent une administration indépendante dans leurs secteurs. Les Soviétiques isolent Berlin-Ouest. En octobre 1949, Berlin-Est devient la capitale de la RDA. La construction du mur, en août 1961, stoppe la fuite de la population d’Allemagne de l’Est.
De 1989 à aujourd’hui
Une première brèche s’ouvre dans le mur le 9 novembre 1989 et il sera complètement abattu le 1er juillet 1990. Le traité de réunification des deux Allemagnes fait de Berlin la capitale du pays et, en juin 1991, le Bundestag décide de quitter Bonn et de s’y installer dans les dix ans à venir. Un énorme consortium d’entreprises publiques et privées rénove le cour de la cité. En avril 1999, le Reichstag, entièrement restauré, rouvre pour accueillir le Parlement de l’Allemagne réunifiée. Berlin a reconquis son titre de capitale. En 2002, Klaus Wowereit, tête de liste du SPD, devient le nouveau maire de Berlin.