Skip to main content
0

C’est un classement étrange qui est régulièrement publié dans les magazines, mais aussi par les sites de voyages ou de location comme AirBnB. Il est étrange, car des critères plus ou moins originaux sont utilisés. Cela va de la plus grande gay pride à la législation la moins arbitraire, sans oublier le nombre de cafés gay friendly. Nous, on préfère parler d’histoire, d’engagement et de quartiers gays comme moteur de la tolérance et du vivre-ensemble dans une ville.

Les quartiers gays, le cœur battant du combat

Découvrir la ville gay friendly et les quartiers de San Francisco

On ne peut parler des villes les plus LGBT sans parler de l’importance des quartiers gays. Le Village à Montréal, Le Marais à Paris, Castro à San Francisco. Ces quartiers ont sorti les homosexuels du placard en leur offrant une visibilité et en montrant à tous qu’ils n’étaient pas différents des hétéros. Le quartier gay, c’est la même symbolique que la gay pride. C’est un cri du cœur et un poing levé qui disent « J’existe ». Dans les villes que nous allons visiter, nous verrons que l’épicentre d’une ville LGBT dépend de la force de son quartier gay, mais aussi de son rapport avec les libertés de mœurs que cela soit sexuel, sur l’alcool, la drogue où les jeux d’argent.

San Francisco : La mère patrie LGBT

Impossible de passer à côté de San Fransisco. C’est la ville de toutes les libertés et par corollaire de tous les combats. Le quartier de Castro est devenu le bastion gay dès 1960. À son entrée flotte un immense drapeau arc-en-ciel. Tout a commencé avec l’arrivée des militaires démobilisés parce que gay. À l’époque l’homosexualité était un délit qui pouvait envoyer en prison. Après la guerre dans le Pacifique, l’armée s’est débarrassée de ses soldats homosexuels. Tout a commencé comme cela et les mouvements Beat puis Hippies beaucoup plus ouverts est venu enrichir la population. En 1970, 12% de la ville était homosexuelle et presque 99% de la population de Castro. Il y a ensuite Harvey Milk qui a porté le combat devant les tribunaux. Aujourd’hui encore, malgré la gentrification de la ville, son histoire et sa culture en font un endroit préservé, même si la bêtise et l’intolérance ont des foyers partout où il y a une communauté quel que soit son genre ou son orientation intellectuelle. San Francisco est souvent la ville qui est en tête des classements LGBT. Aujourd’hui, la communauté gay a muté en hydre LGBT et San Fransisco continue son combat avec une gay pride qui est devenue un lieu de pèlerinage.

Paris, le centre névralgique LGBT eu Europe

Quoi faire à Paris

Paris est l’exemple concret d’une ville considérée comme LGBT, à juste titre, mais qui a vu les agressions homophobes augmenter ces dernières années. Historiquement, Paris est une ville de combat pour les homosexuels. On trouve même des lieux où ils se retrouvaient dès le 17e siècle. Ils vivaient cachés, mais ils étaient déjà en nombre et formaient une communauté. Il faut dire que la morale religieuse, celle défendue en public par le Roi, était absolument homophobe, mais il y avait une plus grande ouverture d’esprit dans le monde des intellectuels. Il existe de nombreuses excursions dans la capitale française qui présentent l’histoire LGBT de la ville. Paris est un endroit bien à part en France. Encore aujourd’hui, on sait qu’il est plus facile d’être gay à Paris qu’en province. Souvent, lorsqu’on parle des villes les plus gays, les journalistes ont tendance à ne pas montrer la dualité qui peut exister d’un quartier à l’autre. Se tenir la main ou s’embrasser dans le quartier du Marais ne va choquer personne ou presque. Tout comme les fameux cercles de jeux parisiens, les clubs gays tendent à réouvrir dans la capitale. Dans certains quartiers de Paris, cela serait pris comme une provocation. Pourtant, Paris a connu la fièvre des combats d’Act Up né lors des années sida quand les homosexuels mouraient du Sida dans une indifférence totale et tellement coupable pour la Ville des Lumières. En Europe, c’est un des centres des combats et de l’émancipation gay. À Paris comme ailleurs, les temps sont obscurs et le communautarisme devient le refuge, et la confrontation la solution.

Rio de Janeiro : la fragilité du paradis LGBT

Guide gay de Rio de Janeiro

Rio de Janeiro est l’exemple concret de la fragilité d’une ville connue et reconnue pour être gay Friendly. La ville a été élue à plusieurs reprises comme la destination mondiale de la communauté LGBT. Rendez vous compte, c’est 25% des touristes LGBT qui venaient tous les ans avant la dernière élection . La gay Pride de Rio de Janeiro est aussi célèbre que celle de San Francisco. Le Brésil a toujours été considéré comme un des pays les plus tolérants depuis la chute de la dictature militaire. Rien ne pouvait atteindre cet eldorado dont Rio de Janeiro était la capitale. Il a suffi de Bolsanero, d’une élection pour qu’un peuple tolérant, dans sa majorité, commence à développer une aversion publique pour la communauté LGBT. Bolsanero a carrément coupé les vivres des associations. Il faut quand même dire que Rio de Janeiro a beaucoup joué sur le marketing gay et sur joué la tolérance. En vérité, le Brésil est un pays très religieux et loin des grandes villes, la communauté LGBT n’était pas à la fête même si la tolérance est de mise. Bolsanero a juste permis à ceux qui se taisaient de vivre leur frustration et leur haine en plein jour.

Ces classements ne valent finalement pas grand-chose. La culture est primordiale et il paraît logique que même dans un pays occidental réticent, la communauté LGBT sera plus libre et visible qu’à Doha ou encore le Brunéi où l’homosexualité est un crime. Ces classements montrent que le combat continu et en même temps que la cause LGBT est aussi devenu une part de marché prisée par les plus grandes villes du monde…

Close Menu